multicolore (ryan)

Ryan Sharwood
nom complet  ◦ Ryan Sherwood. Comme ton grands-père. Pour lui faire honneur et mémoire. âge, date et lieu de naissance  ◦ Dix-neuf ans tu es venu au monde à Holly Springs. origines et nationalité  ◦ Tu es né ici, un soir d'été où il faisait plus frais que la normale. Peut-être est-ce pour cela que tu n'as pas pleuré. Ou alors était-ce la pleine lune. En tout cas, tu es américain et originaire d'ici. Ta famille y est installée depuis maintenant plusieurs générations. activité et situation financière  ◦ Tu es encore à l'école. Parce que tu as redoublé une classe lorsque tu étais enfant. Alors, tu es toujours sur les bancs du lycée. En 12th Grade, ta Senior year. Pour le reste, tes parents sont plutôt bourgeois et tu n'as pas à te plaindre de ce que la vie t'offre. statut civil  ◦ Officiellement célibataire. Il y a bien quelques gestes, quelques sourires et douceurs qui peu à peu entre dans ta vie. Offrant cette chaleureuse tendresse de l'amour à ton cœur. situation familiale  ◦ Tu vis avec tes parents, tout deux mariés depuis des années. Papa est pasteur et maman travaille dans une boulangerie. traits de caractère  ◦ Sportif, doux, intelligent, sérieux, rancunier, légèrement maniaque, timide, sensible, curieux, aimable, aimant, passionné, perdu, terrorisé, studieux, maladroit, secret. groupe  ◦ Local Freaks. musique

the trees can hear you if you talk to them
La fixer. Là, un peu trop loin, un peu trop près. Peut-être parce que tu en as peur. Peut-être parce que tu te souviens, là, dans l’inconscient, tous les secrets qu’elle regorge. La fixer. Et sentir l’odeur d’épines et de feuilles mêlées. Celles des arbres, imposants et de la mousse du sol. Elle est belle cette forêt. Mais, tu ne la fixes plus que de loin. Alors que des amis rient, parient. Qui va entrer dedans. Pas toi, c’est certain. Parce que tu ne te souviens pas. De lorsque tu t’es perdu dedans. Longtemps. Si longtemps, il parait. Elle est belle. Mais, terrorisante. Parfois, lorsque tu oses t’approcher la nuit venue. Pour dessiner les étoiles, fixer le ciel ou juste profiter de la fraîcheur estivale. Tu penses entendre les bruits de rires. D’animaux heureux. Ou bien même de lutins et de fées. Mais, tu dois sûrement avoir trop regardé Peter Pan, parce que Ryan, tout ça n’existe pas. Pas comme les maths. Pas comme la vie.

honey, i'm not your honey pie
pseudo/prénom  ◦ Reid. âge, pays  ◦ Vingt-sept ans mais, le huit arrive dans presque deux mois   . avatar  ◦ Froy Gutierrez. commentaire(s)  ◦ Et bah que dire en dehors du fait que ce soit très beau par ici. Le contexte est top, j'adore cette idée de fantastique qui frôle le réel selon comment on veut le voir. Et puis le contexte est bien écrit et le design très beaux et doux. autres/dédicace  ◦ Des papouilles. smiley préféré  ◦  

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meanwhile a man was falling from space

musique

Le stylo glisse. Là, sur la feuille encore trop blanche alors que doucement, tu t’appliques à copier les étoiles que tu vois au-dessus de ta tête. Concentration extrême. Tu t’appliques aussi fort que possible. Mais, cela ne reste encore pas parfait. Mais, tu sais. Qu’un jour ça le sera. Parce que tu n’arrêteras jamais. De les dessiner. Encore et encore. Jusqu’à les connaître par cœur. Jusqu’à vouloir en trouver de nouvelles. Parce que tu iras tout droit dans le ciel. Quand tu seras plus grand. Tu montreras dans les fusées. Et peut-être même que ça ne s’appellera même plus comme ça quand ce sera ton tour. Parce que tout sera devenu moderne. Futuriste. Comme dans les livres. Oh oui, tu l’imagines tellement fort le futur. Avec les voitures qui volent et l’espace. Toujours plus loin. Toujours plus grand.

Mais, pour l’instant, Ryan, tu t’appliques à les dessiner. Points multicolores sur la feuille noircit.

Rire entre tes lèvres, tu cours dans l’herbe, les feuilles craquants sous tes pieds alors que tu ne regardes pas derrière toi. Non, tu continues de courir. Le vent frais caressant tes joues rougies. Le vert des arbres sentant fort à ton nez. Cette odeur si bonne, si douce. Si forte. Tu aimes tellement la nature. Tellement.

Tellement.
…

Mais le vert disparaît. Le rire se tait. Alors que s’élève le brouillard. Le froid et le givre. Ryan. Tu t’arrêtes, sursaut violant dans ton cœur d’enfant. Quoi ? Souffle glacial d’entre tes lèvres. Tu te retournes, encore et encore. « Maman ? » Mais, maman n’est pas là. Pourtant, tu ne courrais pas vite. Pourtant, elle n’était pas loin. Tu ne comprends pas. Où t’es-tu perdu. « Maman ? » Te tourner, te retourner. Il n’y a plus le chemin. Les arbres se sont refermés. Il n’y plus de soleil, la nuit s’est étendue. Non non. « Maman ? » Et le froid te fait trembler. Et les larmes se gèlent le long de tes joues. Tu t’es perdu. Perdu. Perdu.

Perdu. La forêt engloutit.

Sursaut violent, larmes brûlantes sur tes joues. Tu cries. Tu cries alors que maman et papa se dépêchent de te rejoindre. Étreinte écrasante contre ton corps transit. Un cauchemar. Encore. Ils ont dit que tu étais resté dans la forêt pendant deux semaines. Toi tu ne sais pas. Tu ne te souviens plus trop. Mais, papa a dit que c’était un miracle. Miracle.

La batte tape. La balle s’envole. Le public crie violemment. Home run ! Tu ris, tu cours alors que tes pieds passent une à une les bases. Tu as gagné. Vous avez gagné. Et ton brassard de capitaine se fait un peu plus une place le long de ton bras. Et pourtant… Ce n’est pas vraiment ce que tu aimes le plus. Non. Mais tu sais, que tes parents en sont contents. Alors, fils parfait. Un baiser de maman sur la joue. Une main virile de papa sur ton épaule. Tu iras loin, tu feras de grandes choses. Oui, vraiment. Toi, tu n'en es pas si sûr. Pas sûr.

Prier. Prier comme tu pries tous les dimanches à l’église. Parce que papa est le pasteur. Fils de croyant devant croire. Mais ce soir, tu ne pries pas pour croire. Oh non. Non. Tu pries pour demander pardon. Pardon encore et encore. Alors que les larmes coulent sur le visage adolescent. Tu ne comprends pas ce qui ne va pas. Ce que tu as fait de mal. Est-ce une mise à l’épreuve ? Est-ce un message de Dieu ? Tes dents mordent tes lèvres alors que tu continues de murmurer pardon. Qu’as-tu fait de mal Ryan ? Mal.

« Dépêche-toi Ryan ! On va être en retard. Tu sais bien que ton père n’aime pas ça ! » Et elle te rejoint, attrape le nœud récalcitrant de ta cravate en souriant. Maman. Maman et les rides qui apparaissent au coin de ses yeux. Maman et son doux sourire. Qui pardonne presque tout. Doucement, vous vous dirigez vers l’église. Rendez-vous obligatoire. Trente-et-un parfait sur vos épaules. Pour être beaux. Pour que les gens comprennent que la famille du pasteur est heureuse. Et pourtant. Alors que ta silhouette passe la porte, trop grande et impressionnante de l’édifice pastorale, tu croises le regard. Son regard. Sursaut dans ta poitrine. Rougeurs le long de tes joues. Oh. Et tu te souviens très clairement du baiser qu’il t’a offert il y a peu. Ses lèvres douces contre les tiennes un peu gercées. Il est beau. C’était bon. Te détourner violemment. Paniquer, légèrement. Et s’asseoir là, à côté de maman, son regard dans ton dos. Jusqu’au début du culte. Papa parle. Et vous vous priez.

Priez.

Doucement, le crayon colore la feuille. Multicolore d’étoiles.