begone, become, bewitch

saul robinson
nom complet  ◦  Perdu dans les circonvolutions du temps, les archives locales auraient révélé son véritable nom si l'aile dédiée aux généalogies des familles coloniales n'avait pas été réduite en cendres dans l'incendie de 1827. Au lieu de ça, il porte le nom que ses parents adoptifs ont accolé au souvenir de son prénom. Saul Robinson vaut toujours mieux que John Doe, l'orphelin du bois. âge, date et lieu de naissance  ◦ S'il a récemment soufflé vingt-deux bougies, son âge véritable est incertain. Trouvé errant, nu et ensanglanté le 10 octobre 2002 à 9h50 à la lisière de la forêt par un fermier qui mettait son bétail à l'abri de la tempête, on estima l'âge du garçonnet à six ans. Outre son prénom, il lui a fallu de nombreuses années avant de recoller les premiers morceaux des événements de sa vie ayant précédé les faits, si bien qu'il est aujourd'hui convaincu d'être issu d'un passé lointain, vraisemblablement au début du dix-huitième siècle. origines et nationalité  ◦ Les dernières conclusions de son travail d'investigation suggèrent des origines hollandaises, brésiliennes et portugaises, toutes liées à son ascendance juive. Il a aussi hérité des traditions irlandaises de sa famille d'accueil. activité et situation financière  ◦ Étudiant à Fallcross, il n'a pas la moindre idée d'orientation professionnelle tant les réalités matérielles l'intéressent peu. Mais parce que son estomac est lui, bien matériel, et que sa bourse au mérite ne suffit pas toujours à couvrir toutes ses dépenses, il fait parfois quelques extras au Betty's. Le gérant est un ami de longue date de ses parents, qui lui prête le logement au-dessus contre ses services les week-ends et certains soirs de semaine. statut civil  ◦  Charmant corrupteur, Saul et ses amours contre-natures se sont invités dans plus de lits de "bons garçons" que ne le soupçonneront jamais les grenouilles de bénitier. Mais s'il a aimé des corps, il s'est toujours interdit d'éprouver plus à l'égard des âmes qui les habitent. Le fait qu'il est tout bonnement terrifié par l'intimité sentimentale. Même s'il se sent terriblement seul. situation familiale  ◦ Ses parents biologiques ne sont plus qu'un lointain souvenir estompé par le temps. Après ces derniers mois, il aurait du mal à considérer les autres, ceux qui l'ont recueilli et élevé comme sa "véritable famille" tant leurs différences n'ont fait que croître depuis qu'il a remis pied à Holly Springs. Aux derniers nouvelles, ils étaient composés de Ellen, assistante sociale au - trop - grand cœur, et Henry Robinson, un commercial de portes à portes s'usant chaque jour un peu plus pour vendre une énième fraude. Parfois ils lui manquent, la plupart du temps, il les relègue à des coups de fils réguliers le vendredi soir. traits de caractère  ◦ Il a toujours été secret et réservé, préférant dissimuler derrière une feinte extraversion ses véritables états d'âmes. Un esprit vif, un certain sens de l'humour tantôt tranchant tantôt carrément mélodramatique. Une sensibilité à fleur de peau cachée sous un perfecto en cuir noir, son armure pour arpenter le monde et ses mystères. Mais depuis que le bois l'a rappelé à lui, sa personnalité s'est obscurcie comme un ciel grisonnant d'automne. Sarcastique, voire parfois carrément amer, la ville fait ressortir certains de ses plus vilains aspects. Ce serait oublié que quelque part en lui se cache toujours ce même petit garçon perdu dans les entrelacements des racines et des branchages. groupe  ◦ local freaks. (? Il pourrait aller dans les deux)

the trees can hear you if you talk to them

Saul a écrit:

« […] La morsure du froid sur ma peau nue n’est rien comparée à l’embrasement de mes veines. Le picotement singulier du pouvoir émerge de ma nuque pour ruisseler le long de mes chairs jusqu’à engourdir les extrémités de mes doigts. Ma tête est étrangement légère, pourtant mes pas dans la gadoue m’ancrent solidement. A cet instant précis, rien n’a vraiment de sens. Pourtant tout est lié. J’entends les croassements de crapauds comme les battements de mon cœur, si bien qu’ils me semblent se répondre. Sur mon chemin, les graminées me caressent la peau sans que je ne leur accorde le moindre intérêt. Je n’ai jamais eu d’yeux que pour le bois. Rendu aveugle par la brume de l'aurore, je ferme les yeux et me laisse guider par les embruns de l’humus. Emporté par la brise comme une feuille perdue au vent, je sais que je me trouverais là où je devrais être, là où il veut que je sois. Je finis par m’asseoir et ouvrir les yeux face aux restes d'un feu de joie depuis longtemps éteint. Je sais déjà quoi faire. J'enfouis ma main dans les cendres humides. Il me suffit que d’une pensée pour raviver les flammes à partir de leur cadavre. Elles dansent et je me joins naturellement à elles. [...] »

meanwhile a man was falling from space

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as times goes by
~1700^* ◦ La faim les dévorait tout entiers. La saison avait été rude, la météo encore plus ardue. Son père l'emmena dans les bois, ceux-là même que les habitants redoutaient plus encore que les vagues de persécution qui les avaient poussés à franchir l'océan. Pourtant, si on lui avait toujours interdit de s'aventurer sous les bras tortueux des géants verdoyants, ces terres ne lui étaient pas inconnues. Mainte-fois elles s'étaient invités dans ses rêves, les nimbant d'une couverture de rosée qui perdurait sur sa peau au réveil. Cette fois, les larmes se mêlaient à ses sueurs froides. Il reconnaissait l'endroit où on l'emmenait. Pour cause, les huttes en chaume avaient hébergé bon nombre de ses cauchemars les plus terribles. Il allait le remettre aux sorcières, ces harpies dont le rire gargantuesque n'avait d'égal que l'horreur de leurs peaux vérolées. La nature de la transaction lui échappait ; son père ne prit pas la peine d'inventer un mensonge avant de faire demi-tour, le laissant-là, à la merci du monstre démoniaque. Il se souvient de la douleur de sa voix écorchée à force d'avoir sangloté et hurlé pour qu'on lui vienne en aide. En vain.

~1700^* ◦ Il s'éveille en criant, comme après un affreux cauchemar. Pourtant ses yeux ne voient rien si ce n'est les ténèbres les plus profondes. Ses pieds nus s'agitent, ses mains cherchent à s'agripper sur quelque chose, possiblement un fragment de réalité. Ne s'offrent à lui que de la mousse et du lichen. Il s'apprête à pousser un cri, mais il n'en a tout simplement plus la force. Au lieu de ça, le son de sa voix se meurt en un écho faiblard. Une douleur lancinante au crâne le distrait un instant, suivie d'un goût ferreux étrangement familier. Le sang. Il essaye de s'ériger sur ses pieds, mais incapable de tenir sur ses jambes tremblantes, il retourne inlassablement s'écraser contre la terre battue. De nouveau un cri silencieux, plus pathétique encore que le premier. Il reste un moment, là, haletant dans le noir, sentant son souffle balayé par un vent sous-terrain aux relents de souffre. Finalement, ses yeux finissent par s’accommoder à l'obscurité. (...)

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honey, i'm not your honey pie
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